Boîtes à souvenirs de poilus
Ils s’appelaient Joseph, Charles, Louis, Eugène … Ils ont combattu pour la France pendant la Première Guerre mondiale et y ont laissé la vie pour la plupart. Pour honorer leur sacrifice, plusieurs classes de 3e du collège ont été invitées par leurs enseignants de français et d’histoire à réaliser la boîte à souvenirs de guerre de l’un de ces soldats ardéchois de la Grande Guerre. Un projet éducatif à la fois enrichissant sur le plan historique, littéraire et humain, qui a permis aux jeunes de se connecter à l’Histoire de manière vivante et créative.
Au final, chaque boîte raconte une histoire, celle d’un père, d’un fils, ou d’un frère qui a vécu l’horreur de la guerre dans l’infanterie, l’artillerie ou comme infirmier militaire. Les élèves ont imaginé leur quotidien en choisissant des objets et en créant des récits pour les accompagner (lettres, cartes postales, journaux amateurs illustrés et imprimés depuis le front). Ce travail sur les émotions, lié à des thèmes comme la guerre, la famille, le sacrifice et la distance, a nourri la réflexion des élèves sur l’importance de la correspondance et du lien qu’elle créait entre les soldats et leurs proches. Reflet du quotidien, des difficultés et des espoirs de leurs soldats, les collégiens ont placé dans leur boîte des objets personnels (photographies, fleurs séchées, mèches de cheveux, médailles, pièces de monnaie et porte-bonheur …), mais également des objets de réconfort et de distraction dans l’univers éprouvant des tranchées (briquet, miroir, peigne, cartes de jeux, livres, fioles de gnôle). En échangeant avec les anciens et leurs parents, et après quelques recherches dans les greniers, certains jeunes ont même reconstitué la boîte à souvenirs de leur ancêtre en y plaçant des éléments d’époque de leur soldat de la grande guerre : casque, armes, douille d’obus gravée, ordre de mobilisation, acte de bravoure, gobelet et gamelle etc. Ce projet a ainsi été un moment de partage de mémoire et de transmission inestimable, donc profondément humain. Elle a transformé l’étude de la Première Guerre mondiale en une exploration tangible et personnelle, que chaque élève a vécue à sa manière, au cœur des grandes offensives de l’année 1914, ou dans les tranchées, parfois même sur le front d’Orient.
Mme Allemand, Mme Buis et Mme Lafrasse